En tant qu’organisation intergouvernementale, le CERN bénéficie des privilèges et immunités nécessaires à son fonctionnement, notamment le droit d’établir sa propre réglementation. Celle-ci s’applique sur son domaine et se substitue aux normes nationales. Le CERN s’attache toutefois à respecter en permanence le cadre juridique de ses États hôtes. Pour limiter le plus possible l’impact environnemental de ses activités existantes et futures, l’unité Santé et sécurité au travail et protection de l’environnement applique un programme de surveillance de l’environnement incluant des paramètres radiologiques et physicochimiques.


PRÉVENTION DES ACCIDENTS ENVIRONNEMENTAUX CONVENTIONNELS

Le CERN a mis en place des procédures et une surveillance pour éviter le rejet accidentel de substances chimiques. Conformément à la Politique de Sécurité de l’Organisation, les départements du CERN sont responsables de la mise en place de mesures adéquates pour la prévention des accidents environnementaux, ainsi que du suivi de tous les événements environnementaux et accidents évités de justesse, et des actions correctives correspondantes.

Le CERN a défini un cadre clair pour la classification des événements en fonction de leur impact potentiel. Il a également mis en place une solide procédure de communication et de suivi avec les autorités locales.

Pendant la période concernée par ce rapport, aucun incident de pollution conventionnel passible d’une sanction, financière ou autre, ne s’est produit.

PRÉVENTION DES ACCIDENTS ENVIRONNEMENTAUX D’ORDRE RADIOLOGIQUE

Le CERN a mis en place des règles strictes en matière de radioprotection et de sûreté radiologique (voir Rayonnements ionisants). Aucun accident environnemental d’ordre radiologique ne s’est jamais produit sur les sites du CERN.

GESTION DES SUBSTANCES DANGEREUSES

Le CERN dispose d’un cadre réglementaire régissant l’utilisation des substances dangereuses susceptibles de polluer le sol et l’eau. Ce cadre tient compte en permanence de l’évolution de la réglementation des États hôtes. Les substances dangereuses font l’objet d’une surveillance et de rapports réguliers ; leur transport interne et à l’extérieur est notamment soumis à une réglementation et à un contrôle stricts. Le transport de matières dangereuses sur la voie publique doit se conformer aux prescriptions de l'ADR (Accord européen relatif au transport international des marchandises dangereuses par route).

Des outils de surveillance ont été mis au point en interne afin de répondre aux besoins particuliers du Laboratoire. En 2020 a été créé l’outil CERES (registre des produits chimiques du CERN pour l'environnement, la santé et la sécurité), qui répertorie les produits chimiques liquides, solides et gazeux présents sur ses sites. Les utilisateurs de substances dangereuses mettent constamment à jour le registre, qui fait la distinction entre les produits chimiques classiques et ceux qui remplissent des critères prédéfinis correspondant à un « risque élevé » pour l’environnement. Fin 2022, le registre CERES comptait plus de 4 000 produits, dont un quart étaient considérés comme « à risque élevé ». Cet inventaire est la base sur laquelle s’appuient les départements pour effectuer leur examen périodique et mettre à jour les mesures d’atténuation à mettre en œuvre. Depuis 2022, dans un souci de transfert de connaissances et de technologies, le CERN met à disposition CERES sous la forme d’un outil open source.

En 2018, le Groupe de travail du CERN sur la prévention de la pollution liée aux agents chimiques liquides (PoLiChem) avait défini comme prioritaire le remplacement des transformateurs à huile par des transformateurs secs. Ce projet, lancé en 2021, cible plus de 100 unités sur une période de dix ans. Pendant la période concernée par ce rapport, 10 % des transformateurs ont été remplacés (voir Pour aller plus loin).

Les matières radioactives sont une catégorie distincte de substances dangereuses. Leur utilisation et leur transport sont soumis à des règles spécifiques. Toutes les matières radioactives présentes au CERN font l’objet d’un contrôle et d’un traçage sur l’ensemble de leur cycle de vie, et une évaluation de leurs risques radiologiques est réalisée avant toute manipulation. Un programme complet de formation à la radioprotection permet aux utilisateurs d’évaluer les risques radiologiques et d’appliquer les règles et procédures correspondantes.

POUR ALLER PLUS LOIN


Vincent Chareyre dirige la section Maintenance du réseau électrique au sein du groupe Ingénierie électrique du département Ingénierie (EN-EL) et Valérie Montabonnet est responsable du groupe Convertisseurs de puissance électrique au sein du département Système d’accélérateurs (SY-EPC). Tous deux participent au programme de remplacement des transformateurs à huile.

DryTransformer
Installation d'un transformateur sec.

— Quelles sont les actions concrètes qui ont été menées ?

VC : Ce projet se divise en deux parties : l’une, supervisée par le groupe EN-EL, porte sur les transformateurs de distribution, et l’autre, supervisée par le groupe SY-EPC, sur les transformateurs de puissance pour les convertisseurs. Pour le groupe EN-EL, le travail a commencé début 2021 avec 134 transformateurs à huile, qu’il fallait soit remplacer, soit éliminer, dans le cadre du projet d’optimisation et de consolidation du réseau électrique. Sur ces 134 transformateurs, 103 sont aujourd’hui en service. Les autres sont des unités de rechange utilisées en cas de panne importante. Fin 2022, nous avions remplacé dix unités et en avions éliminé deux, ce qui nous a aussi permis d’éliminer 13,6 tonnes d’huile minérale.

— Quels sont les défis liés à ce projet ?

VC : Chaque transformateur et son installation sont uniques et sont, par conséquent, traités comme un projet à part entière, avec ses processus très spécifiques. Il faut de plus assurer la coordination pour limiter l’impact sur les utilisateurs finaux lors du processus de déconnexion et de reconnexion des équipements situés en aval des nouveaux transformateurs.

— Valérie, quelles actions ont été menées par le groupe SY-EPC ?

VM : Les transformateurs dont est chargé notre groupe ont des contraintes différentes de ceux dont est chargé le groupe EN- EL ; les défis sont plus complexes et nécessitent une phase de conception minutieuse pour que chaque transformateur respecte le cahier des charges. Les études techniques ont débuté, de même que la recherche de fuites d’huile et de non- conformités au niveau des fosses de rétention des huiles. Les transformateurs à huile qui ne sont plus utilisés ont été éliminés ou recyclés. Nous avons éliminé 42 tonnes d’huiles minérales en 2022 et nous poursuivrons le programme de remplacement et de consolidation lors des prochains arrêts techniques et longs arrêts.

Encore plus

Les questions relatives au présent rapport peuvent être adressées à : environment.report@cern.ch.

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