Au CERN, les rayonnements ionisants sont dus aux collisions des faisceaux de particules avec la matière. Pour limiter le plus possible l’exposition du personnel, de la population et de l’environnement, le CERN a recours à des méthodes innovantes et reconnues.


IonisingRadiation
RAYONNEMENTS IONISANTS. Doses moyennes de rayonnements reçues par personne et par an en Suisse (en mSv/an/personne). Les activités du CERN relèvent de la catégorie « Autres sources ». (Source : Office fédéral suisse de la santé publique, 2022).

LIMITER L’EXPOSITION AUX RAYONNEMENTS

En Europe, la dose annuelle maximale d’exposition du public à des sources de rayonnements artificielles (hors exposition médicale) a été fixée à 1 millisievert (mSv). Pour sa part, le CERN s’est engagé à ne pas dépasser 0,3 mSv/an. En 2022, la dose effective reçue par les personnes vivant à proximité du Laboratoire était inférieure à 0,01 mSv, ce qui est plus de 100 fois inférieur à la dose annuelle moyenne reçue par une personne dans le cadre médical en Suisse.

Alors que la majorité des travailleurs exposés aux rayonnements se voient appliquer une limite réglementaire de 6 mSv/an, une limite de 3 mSv/an est appliquée au CERN. Pendant la période concernée par ce rapport, aucun des travailleurs exposés à des rayonnements n’a reçu de dose supérieure à 1,3 mSv, et 91 % de ces personnes ont reçu une dose nulle (0 mSv). À titre de comparaison, l’exposition annuelle moyenne à des sources naturelles et artificielles en Suisse est de 6 mSv/personne/an.

INFORMATION RESPONSABLE

Le CERN adhère et contribue à des systèmes de sûreté et de radioprotection mondialement reconnus. Appliquant le principe de précaution, il optimise constamment ses installations et ses pratiques afin de limiter le plus possible son impact radiologique. Un accord tripartite, signé en 2010 avec les États hôtes, garantit la transparence et le respect de bonnes pratiques en matière de sûreté et de radioprotection. Dans le cadre de cet accord, le CERN présente aux autorités suisses et françaises des rapports trimestriels sur la surveillance radiologique au niveau local. L’Organisation s’efforce d’appliquer les normes applicables les plus récentes et de s’adapter à l’évolution de la législation des États hôtes.

UNE SURVEILLANCE DE POINTE

Les rayonnements ionisants sont surveillés en permanence, à l’intérieur comme à l’extérieur du CERN. Le Laboratoire exploite un vaste réseau de détecteurs de rayonnements et de systèmes d’échantillonnage en ligne. En 2022, le programme de surveillance environnementale du CERN comptait 130 stations de mesure regroupant 640 dispositifs de contrôle, dont 494 destinés à la surveillance radiologique.

Cette solide infrastructure de surveillance des rayonnements repose sur l’outil REMUS (Radiation and Environment Monitoring Unified Supervision), mis au point par le CERN. Ce système innovant de surveillance, de contrôle et de collecte de données, couvrant l’ensemble des stations du Laboratoire, est en permanence amélioré pour répondre aux besoins de l’Organisation.

Les méthodes employées pour évaluer les doses susceptibles d’être reçues par la population locale s’appuient sur des modèles et normes largement reconnus et tiennent compte de la nature spécifique des installations du CERN. Ces modèles ont été révisés en 2022, avec l’accord des autorités des États hôtes. Dorénavant, ils seront utilisés pour toutes les futures évaluations de l’impact radiologique du CERN sur l’environnement.

Le CERN coopère avec ses États hôtes en permettant à leurs services de surveiller les rayonnements diffusés et la radioactivité naturelle à l’intérieur et à l’extérieur du périmètre du Laboratoire. Le réseau de dosimètres thermoluminescents servant à mesurer les rayonnements ionisants sur le domaine est complété par un échantillonneur d’aérosols de grand volume pour des analyses sensibles en laboratoire. Un dispositif de surveillance situé sur le site de Meyrin envoie des données en temps réel à l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) de Suisse. En outre, l’OFSP effectue chaque année des mesures sur le terrain.

POUR ALLER PLUS LOIN


Heinz Vincke est le chef adjoint du groupe Radioprotection du CERN.

— Quelles sont les conséquences de la montée en intensité des accélérateurs sur la radioprotection ?

HV : Une intensité plus élevée signifie inévitablement plus de rayonnements. Pour atténuer cet effet, nous disposons d’une méthode formalisée pour optimiser la conception de toutes les installations et coordonner le travail, les procédures et la manipulation des outils.

— Quels sont les approches et les outils utilisés pour une gestion optimisée de la radioprotection ?

HV : Pendant la phase de conception, nous devons choisir les matériaux, le blindage et l’emplacement appropriés pour limiter au maximum la quantité de rayonnements. Nous utilisons principalement des outils de simulation afin de réduire le plus possible la dose reçue par le personnel et l’environnement. Par ailleurs, nous utilisons le logiciel ActiWiz, développé par le groupe Radioprotection du CERN. Ce programme, basé sur un modèle personnalisé d’évaluation des risques, nous permet de choisir des matériaux à faible risque d’activation. Le CERN a également élaboré d’autres outils qui nous permettent de respecter une réglementation plus stricte, tels qu’OPEDOSI, pour la surveillance des doses opérationnelles reçues par le personnel travaillant dans des zones réglementées, TREC, pour l’enregistrement et le suivi du matériel radioactif, et RAISIN, une base de données couvrant toutes les zones réglementées du CERN.

L’outil IMPACT (Intervention Management Planning and Activity Coordination Tool) facilite l’évaluation du risque, y compris du risque d’irradiation, et assure un processus d’approbation formalisé avant toute intervention dans une zone réglementée. Les outils de surveillance des rayonnements REMUS et ERGO (l’équivalent de REMUS pour la visualisation) sont d’autres exemples d’outils dont nous disposons.

— Qu’en est-il de la réparation des équipements ?

HV : La réparation des équipements présente certains défis, en particulier lorsque nous devons travailler dans des zones hautement radioactives. Pour certaines installations, nous pouvons manipuler les équipements et effectuer des réparations à distance, avec des robots. Lorsque ce n’est pas possible, nous optimisons la méthode de travail et les outils, par exemple en utilisant des maquettes, afin que le temps passé dans la zone concernée soit réduit au minimum.

Grâce à cette approche, au cours des dix dernières années, le CERN a réussi à réduire sans cesse les doses auxquelles son personnel et l’environnement sont exposés.

Encore plus

Les questions relatives au présent rapport peuvent être adressées à : environment.report@cern.ch.

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