radom
Le réseau RaDoM, dispositif de suivi en temps réel et à long terme du radon dans les écoles, les lieux de travail et les bâtiments d’habitation (image : CERN)

 

Le projet RaDoM (Radon Dose Monitor), qui vise à assurer la surveillance de la dose de radon, a été retenu pour la phase finale de l’édition 2017 du programme d’accélérateur de start-ups MassChallenge; l’objectif du projet est la création d’une entreprise dérivée du CERN qui sera appelée SmartSensors.

MassChallenge est une organisation qui se consacre à soutenir de jeunes entreprises en mobilisant des ressources pour les aider à se lancer, par exemple du mentorat, des événements de réseautage et des espaces de bureau, pendant une courte période.

Grâce aux financements issus du projet de démonstration de concept AIDA-2020 et du budget du CERN destiné aux applications médicales, l’équipe travaillant sur RaDoM collaborera avec l’École polytechnique de Milan afin de développer un réseau de détecteurs intelligents reposant sur les techniques de surveillance utilisées par le CERN pour le radon, un gaz radioactif naturel.

Le radon est un gaz radioactif incolore et inodore, produit lors des processus de désintégration des isotopes naturels. C’est un gaz dangereux, qui présente un risque lorsqu’il s’accumule dans les bâtiments, en particulier dans les espaces clos tels que les combles ou les caves ; le radon est en effet l’une des causes principales des décès dus au cancer du poumon, après le tabac.

Il est donc crucial d’assurer un suivi préventif de la concentration en radon dans les habitations, sur les lieux de travail, dans les écoles et dans les bâtiments publics, d’autant plus qu’une nouvelle législation européenne visant à réduire le risque d’exposition au radon a été adoptée.

Cependant, une grande partie des systèmes de mesure du radon actuellement disponibles sont inefficaces, peu fiables, chers, ou bien ne peuvent être utilisés que par des experts. En outre, comme le partage et l’archivage des mesures font défaut, les gouvernements et les autorités sanitaires ont beaucoup de mal à effectuer un véritable suivi des tendances géographiques.

S’inspirant du Plan fédéral suisse d’action radon 2012-2020, le projet RaDoM vise à créer un dispositif et un cadre logiciel permettant de mieux faire face aux risques liés à des niveaux élevés de radon. Le dispositif associera des détecteurs de radon, un nouveau logiciel et des options de connexion Wi-Fi, Bluetooth et LoRa; cet appareil offrira ainsi une plus grande efficacité, une analyse plus rapide des données, une meilleure connectivité, et sera conforme à la nouvelle législation sur le radon.

Tandis que les autorités (notamment sanitaires) pourront surveiller les concentrations en radon par le biais de la base de données centrale, les utilisateurs directs auront accès à leurs données en temps réel au moyen d’une application mobile, et, par la suite, via une interface web. Il sera ainsi possible de prendre des mesures de base visant à faire baisser la concentration en radon si celle-ci est supérieure aux valeurs acceptables.

RaDoM a été sélectionné parmi 450 projets pour la première phase du programme d’accélérateur de jeunes entreprises MassChallenge Switzerland 2017.

Francesco La Torre, futur directeur de l’entreprise dérivée SmartSensors et physicien en radioprotection au CERN, évoque son expérience de la première étape du concours : « J’ai présenté le projet au Campus Biotech à Genève, devant un jury d’experts composé de six juges. Leur retour a été extrêmement positif. »

Le projet a ensuite été choisi pour faire partie des 75 finalistes suisses, et a été officiellement inscrit au programme le 19 juin 2017.

Lien vers l’article original (en anglais)

Cet article a été initialement publié (en anglais) par Jennifer Toes pour On Track.